Nous vivons ร l’รจre de l’internet, oรน en thรฉorie, tous les individus (ou du moins une grande majoritรฉ) devraient bรฉnรฉficier d’un accรจs facile au monde en ligne. Cette connectivitรฉ devrait permettre une communication et des interactions aisรฉes via les diverses plateformes offertes par le web : rรฉseaux sociaux, emails, etc. L’accรจs ร l’information devrait รชtre illimitรฉ, reflรฉtant l’influence considรฉrable d’internet sur les enjeux mondiaux. De plus, le cyberespace en constante รฉvolution devrait faciliter l’intรฉgration, le commerce, les loisirs et bien d’autres activitรฉs.
Dans une large mesure, cette rรฉalitรฉ est effective dans les pays dรฉveloppรฉs et certaines nations en dรฉveloppement. Cependant, il est choquant de constater que mรชme ร l’รจre du numรฉrique, la censure persiste sous diverses formes, souvent imposรฉe par les autoritรฉs gouvernementales. Ces rรฉgimes rรฉpressifs ont recours ร la censure pour รฉtendre leur contrรดle idรฉologique et politique en bridant la libre circulation de l’information sur leur territoire.
Cet article dresse la liste de certains pays appliquant les censures internet les plus strictes. Notre objectif est de vous informer afin que vous puissiez, dans la mesure du possible, รฉviter de vous y rendre. Mais si c’est inรฉvitable, nous vous proposerons des moyens pour contourner ces restrictions.
Voici le classement des pays oรน la censure d’Internet perdure
- Le Turkmรฉnistan
- La Corรฉe du Nord
- La Chine
- L’รrythrรฉe
- L’Arabie Saoudite
- Le Vietnam
- L’Iran
- La Syrie
- L’รgypte
- Cuba
Mรฉthodes employรฉes pour restreindre l’accรจs ร l’internet
Les gouvernements utilisent diverses mรฉthodes pour limiter l’accรจs ร internet. On peut les regrouper en deux grandes catรฉgories :
Restriction totale de l’accรจs
Cette mesure extrรชme n’est appliquรฉe que par les rรฉgimes les plus rรฉpressifs. Les autoritรฉs empรชchent alors une grande partie de la population d’accรฉder ร internet. Seul un accรจs restreint et censurรฉ est permis ร certains citoyens. Le contenu disponible est limitรฉ ร ce qui est approuvรฉ par le gouvernement, bridant considรฉrablement la libertรฉ d’information.
Filtrage sรฉlectif du contenu
Dans d’autres cas, le gouvernement bloque certains sites web spรฉcifiques sur son territoire. Les autoritรฉs peuvent aussi mettre en place des systรจmes automatisรฉs pour identifier et supprimer les contenus jugรฉs non approuvรฉs, souvent en se basant sur des algorithmes dรฉtectant des mots-clรฉs interdits. Plus rarement, un contrรดle manuel du contenu est rรฉalisรฉ.
Bien que dรฉcidรฉes par les autoritรฉs, ces restrictions sont techniquement mises en ลuvre par les fournisseurs d’accรจs internet (FAI), notamment via :
- Le blocage d’adresses IP : cela affecte tous les sites hรฉbergรฉs sur un mรชme serveur, mรชme inoffensifs.
- Le dรฉrรฉfรฉrencement de pages web des moteurs de recherche, les rendant difficiles d’accรจs.
- Le filtrage d’URLs contenant des mots-clรฉs sensibles.
Voici une liste des pays appliquant les censures internet les plus sรฉvรจres, qui vont gรฉnรฉralement de pair avec d’autres restrictions des libertรฉs individuelles.
Le Turkmรฉnistan
Ce petit pays d’Asie centrale, entourรฉ par l’Iran, l’Irak et l’Ouzbรฉkistan – rรฉgimes tout aussi oppressifs – vous est probablement inconnu. Mais c’est malheureusement ร travers le prisme de sa censure draconienne que vous faites sa connaissance.
Alors que ses voisins imposent des restrictions lรฉgรจres, le Turkmรฉnistan applique un bรขillonnement total d’internet. Depuis 2001, le gouvernement dรฉtient le monopole sur le seul fournisseur d’accรจs, lui permettant un contrรดle massif du cyberespace. Les populaires rรฉseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Instagram sont bloquรฉs.
Qui plus est, le pays surveille de prรจs le trafic internet de ses citoyens, n’hรฉsitant pas ร fouiller le contenu de leurs emails.
La libertรฉ de la presse et l’indรฉpendance des mรฉdias sont des notions illusoires. Les opinions doivent se conformer strictement aux normes dictรฉes par le pouvoir, sous peine de potentielles ยซย disparitionsย ยป. Cette dรฉrive quasi totalitaire du rรฉgime est rรฉguliรจrement dรฉnoncรฉe par les mรฉdias internationaux et organisations comme l’ONU.
La Corรฉe du Nord
Arrivant juste aprรจs le Turkmรฉnistan dans les classements, la Corรฉe du Nord applique une censure d’internet tout aussi sรฉvรจre, voire plus rรฉpressive encore. Cela ne surprend guรจre au vu du mรฉpris affichรฉ pendant des dรฉcennies par le rรฉgime envers les normes internationales de libertรฉ de presse. Toute influence extรฉrieure est fรฉrocement bloquรฉe.
Seulement 4% des citoyens nord-corรฉens sont autorisรฉs ร accรฉder ร internet, et ce sous une รฉtroite surveillance et un contrรดle draconien des autoritรฉs. Dans la mรชme veine, ร peine 7% utilisent un tรฉlรฉphone portable. Pour la grande majoritรฉ de la population, l’internet libre et ouvert tel que nous le connaissons est une notion totalement รฉtrangรจre.
Le rรฉgime totalitaire exerce ainsi un cloisonnement quasi hermรฉtique, privant ses citoyens de l’accรจs ร l’information et aux รฉchanges avec l’extรฉrieur.
La Chine
Avec sa population nombreuse et son attrait touristique de premier plan (140 millions de visiteurs par an), la censure d’internet n’est pas aussi draconienne en Chine que dans d’autres pays socialistes. Les citoyens ont un accรจs ร internet et un accรจs limitรฉ aux rรฉseaux sociaux.
Cela ne signifie pas pour autant une absence totale de contrรดle. Le gouvernement garde un ลil strict sur les contenus accessibles, surveillant le trafic, bloquant les adresses IP jugรฉes offensantes et effaรงant les pages web inappropriรฉes selon ses critรจres.
Afin de favoriser les contenus pro-chinois, le rรฉgime propose des alternatives nationales aux grandes plateformes occidentales. Cela encourage l’innovation technologique dans le pays, mais au dรฉtriment de la libertรฉ d’expression en ligne. Les opinions critiques envers le pouvoir sont censurรฉes.
Ce contrรดle s’appuie sur le puissant ยซย Grand Pare-feuย ยป chinois, un systรจme de cryptage รฉlaborรฉ. Il bloque l’accรจs aux contenus restreints pour les utilisateurs รฉtrangers comme pour les rรฉsidents. Son efficacitรฉ sert mรชme de rรฉfรฉrence pour juger les fournisseurs de VPN.
La Chine conjugue ainsi une ouverture internet limitรฉe avec des outils de censure parmi les plus sophistiquรฉs au monde.
Il est d’ailleurs l’un des seul pays oรน Google n’est pas leader du marchรฉ. Dรฉcouvrez en plus dans notre article consacrรฉ aux classements des moteurs de recherches et aux navigateurs les plus utilisรฉes dans le monde.
L’รrythrรฉe
L’รrythrรฉe est le premier pays africain ร figurer sur cette liste, ce qui peut surprendre. Cette petite nation mรฉconnue, derniรจre ร avoir accรฉdรฉ ร l’indรฉpendance sur le continent, suscitait peut-รชtre l’espoir d’รชtre un phare de dรฉmocratie. Las, elle rรฉprime sรฉvรจrement les libertรฉs de presse et d’internet.
Le rรฉgime s’acharne rรฉguliรจrement sur les journalistes exprimant des opinions divergentes. Une situation si prรฉoccupante que les mรฉdias internationaux n’y envoient quasiment plus de reporters. En 2015, pas moins de 24 journalistes ont รฉtรฉ emprisonnรฉs sans inculpation.
Concernant internet, les restrictions sont aussi draconiennes. Les connexions sont trรจs lentes, entravant la libre circulation de l’information. Tous les mรฉdias indรฉpendants ont รฉtรฉ fermรฉs en 2001. Avec un accรจs online quasi inexistant, les citoyens doivent se rabattre sur des cybercafรฉs notoirement lents, bondรฉs, et oรน le gouvernement peut aisรฉment surveiller leurs activitรฉs.
Loin d’รชtre un exemple de libertรฉ, l’รrythrรฉe exerce donc un contrรดle draconien sur les flux d’informations, bรขillonnant la presse et bridant l’internet.
L’Arabie Saoudite
Ce pays du Moyen-Orient a la triste rรฉputation de rรฉprimer sรฉvรจrement la libertรฉ de presse. Blogueurs et propriรฉtaires de sites web sont rรฉguliรจrement pourchassรฉs et emprisonnรฉs.
Pour mieux contrรดler l’espace en ligne, le gouvernement exige que ces acteurs obtiennent une licence dรฉlivrรฉe par le ministรจre de la Culture. Un prรฉtexte supplรฉmentaire pour contrรดler les contenus diffusรฉs. Une fois enregistrรฉs, les blogs doivent se plier aux rรจgles รฉdictรฉes par les autoritรฉs, sous peine de se voir retirer leur licence et fermรฉs.
La cybersurveillance est omniprรฉsente. L’utilisation de VPN ou d’autres outils pour contourner la censure est fortement dรฉsapprouvรฉe. Leur usage vous expose ร des coupures intempestives de connexion, voire ร des poursuites et l’emprisonnement si les autoritรฉs le dรฉcouvrent. De lourdes sanctions vous menacent รฉgalement si un contenu non autorisรฉ est retracรฉ jusqu’ร vous.
En somme, naviguer sur internet en Arabie Saoudite relรจve d’une vรฉritable expรฉrience kafkaรฏenne, constamment sous la menace du contrรดle รฉtatique le plus strict.
Le Vietnam
La censure d’internet est draconienne au Vietnam, oรน le gouvernement contrรดle รฉgalement la presse รฉcrite et les mรฉdias audiovisuels. Une loi intรจgre directement les mรฉdias au sein de l’appareil d’รtat, les obligeant ร n’รชtre que la voix du rรฉgime et de ses politiques, sous peine de sรฉvรจres sanctions.
Les autoritรฉs censurent rรฉguliรจrement les blogs et rรฉseaux sociaux. Certains sujets jugรฉs sensibles, comme la dรฉfense des droits humains ou le soutien ร l’opposition politique, sont strictement rรฉglementรฉs et rรฉprimรฉs. Un arsenal lรฉgislatif est rรฉguliรจrement renforcรฉ ร cette fin.
La derniรจre loi sur la cybersรฉcuritรฉ, entrรฉe en vigueur en 2019, durcit encore le contrรดle des rรฉseaux sociaux. Elle a notamment crรฉรฉ la ยซย Force 47ย ยป, une unitรฉ aux allures militaires chargรฉe de traquer et rรฉprimer les ยซย opinions erronรฉesย ยป en ligne.
Le rรฉgime vietnamien exerce ainsi une surveillance et une rรฉpression systรฉmatiques sur l’espace numรฉrique, รฉtouffant toute voix dissidente ou critique.
L’Iran
L’Iran est un autre pays oรน l’espace internet fait l’objet de lourdes restrictions, influencรฉes par le poids de la religion et les troubles politiques rรฉcurrents. Le gouvernement invoque rรฉguliรจrement la nรฉcessitรฉ d’apaiser les tensions pour justifier sa censure.
Comme en Arabie Saoudite, les blogueurs, webmasters et autres mรฉdias doivent s’enregistrer auprรจs des autoritรฉs et sont รฉtroitement surveillรฉs par le ministรจre de la Culture. Toute publication jugรฉe enfreindre les rรจgles รฉdictรฉes est sรฉvรจrement sanctionnรฉe.
Cette rรฉpression s’รฉtend aux simples utilisateurs individuels d’internet. Si le systรจme de surveillance iranien est moins sophistiquรฉ que celui de la Chine, il n’en reste pas moins draconien. Des journalistes ont รฉtรฉ menacรฉs, certains emprisonnรฉs, pour avoir publiรฉ des articles considรฉrรฉs offensants par le rรฉgime.
Sous couvert de maintien de l’ordre et de respect des valeurs religieuses, l’Iran exerce donc un contrรดle strict sur l’espace numรฉrique et la libre expression en ligne.
La Syrie
La Syrie dispose d’un systรจme de contrรดle d’internet รฉlaborรฉ et quasi-totalitaire pour ses citoyens. L’accรจs n’est pas gรฉnรฉralisรฉ, obligeant une grande partie de la population ร se rabattre sur les cybercafรฉs, eux-mรชmes รฉtroitement encadrรฉs par le rรฉgime.
La lรฉgislation impose en effet ร ces รฉtablissements de s’enregistrer auprรจs des autoritรฉs et de se livrer ร des activitรฉs d’espionnage pour leur compte. Ils doivent tenir des registres dรฉtaillรฉs sur les activitรฉs en ligne de leurs clients (horaires, sites visitรฉs, etc.) que les services consultent rรฉguliรจrement. Toute utilisation jugรฉe illรฉgale est sรฉvรจrement rรฉprimรฉe, pouvant aller jusqu’ร la peine de mort.
La rรฉpression contre dissidents et voix discordantes est monnaie courante. Le pouvoir n’hรฉsite pas ร couper purement et simplement l’accรจs ร internet sans autre alternative pour la population. Cette dรฉrive autoritaire a valu au pays d’รชtre rรฉguliรจrement dรฉsignรฉ ยซย Ennemi de l’internetย ยป par les ONG internationales.
La Syrie applique donc un contrรดle quasi-total et une surveillance sans failles de l’espace numรฉrique, dans un climat de rรฉpression permanente.
L’รgypte
L’รgypte, cรฉlรจbre destination touristique pour ses paysages sublimes et ses sites antiques, est le deuxiรจme pays africain ร figurer sur cette liste peu glorieuse de la censure d’internet. Un aspect mรฉconnu du pays aux lourdes consรฉquences.
Certains sites sont bloquรฉs par les autoritรฉs, comme le rรฉseau d’information Al Jazeera. Et l’utilisation d’un VPN pour les contourner vous expose ร de sรฉrieux risques. Si le gouvernement dรฉcouvre que vous accรฉdez ร ces contenus censurรฉs, vous risquez tout simplement la prison, de quelques mois ร un an, ainsi que de lourdes amendes. Une lรฉgislation qui s’applique aussi bien aux citoyens qu’aux touristes.
Le rรฉgime n’hรฉsite pas non plus ร fermer ponctuellement les rรฉseaux sociaux, notamment en pรฉriodes de troubles et de contestation populaire pour tenter d’รฉtouffer les mouvements de protestation.
Derriรจre ses faรงades de hauts lieux touristiques, l’รgypte exerce donc une censure d’internet musclรฉe, n’hรฉsitant pas ร recourir ร l’arme judiciaire pour faire taire toute voix discordante.
Cuba
S’il a rรฉalisรฉ quelques progrรจs rรฉcents comme le dรฉploiement de hotspots wifi publics, Cuba reste un pays oรน l’accรจs ร internet est trรจs contrรดlรฉ par le gouvernement.
Une loi encadre strictement les contenus des mรฉdias รฉcrits et en ligne, qui doivent se conformer aux directives officielles. La libertรฉ de ton est donc fortement bridรฉe.
Surtout, le coรปt trรจs รฉlevรฉ des connexions internet limite considรฉrablement l’accรจs de la population. Mรชme pour ceux qui en ont les moyens financiers, la libre navigation est restreinte par la censure gouvernementale.
Malgrรฉ quelques ouvertures de faรงade, le rรฉgime cubain maintient donc un contrรดle รฉtroit sur l’espace numรฉrique et la circulation de l’information en ligne sur son territoire.
Comment rester en sรฉcuritรฉ dans ces pays ร internet censurรฉ ?
La meilleure option serait รฉvidemment d’รฉviter de s’y rendre. Mais ce n’est pas toujours possible ou souhaitable, que ce soit pour motifs professionnels ou pour dรฉcouvrir leurs incontestables attraits touristiques. Une parade existe alors : utiliser un VPN.
Un VPN (Virtual Private Network) est une application conรงue pour sรฉcuriser votre connexion internet et contourner les restrictions gรฉographiques. Outre un accรจs libre au web mondial, il offre d’autres avantages comme la possibilitรฉ de dรฉbloquer des plateformes de streaming.
En conclusion, cette liste recense les pays appliquant la censure la plus sรฉvรจre sur internet. Une donnรฉe ร prendre en compte si vous projetez de vous y rendre ou d’y vivre. Avec l’usage d’un VPN, vous pourrez toutefois vous protรฉger et profiter d’une navigation en ligne libre et sรฉcurisรฉe, mรชme dans ces contrรฉes hostiles ร la libertรฉ numรฉrique.
Source : Reporters Sans Frontiรจres
Je m’appelle Marc. J’ai toujours รฉtรฉ passionnรฉ par l’informatique depuis mon plus jeune รขge… et la crรฉation d’Internet ! ๐ J’en ai fait mon mรฉtier puisque je travaille dans une agence de webmarketing aujourd’hui. J’adore รฉgalement partagรฉ autour de moi mes connaissances. Ce qui fait que j’ai รฉnormรฉment de questions de mes clients et de mes proches… Quoi de mieux qu’un blog pour lister ses interrogations et y rรฉpondre pour que cela serve au plus grand nombre !